Avec notre envoyée spéciale à Rome, Béatrice Leveillé
Imaginez une grande place de la capitale, la place San Giovanni, couverte par une marée de drapeaux bleu et blanc, les couleurs du Peuple de la liberté, le parti de Silvio Berlusconi.
Les Romains les plus chics, chaussures en daim, vestes en cuir, lunettes de soleil, côte à côte avec les jeunes des banlieues populaires, un drapeau dans une main, une bière dans l’autre. Un public éclectique qui manifeste bruyamment son soutien au président du Conseil.
Une foule enthousiaste qui s’est déplacée en bus, en train ou en métro pour entendre leur idole, leur « sauveur », le seul qui soit capable, à leurs yeux, de diriger le pays. Ils ne voient pas d’alternative au Cavaliere et se disent exaspérés par l’opposition qui invente des scandales. « Les journalistes, ce sont eux les fascistes. Les juges, ce sont eux les mafieux », entend-on. « La gauche n’est pas plus propre que la droite », déclare un jeune acteur qui voit en Berlusconi un homme qui a réussi et qui peut mener à bien les changements dont l’Italie a besoin.
Il y avait une autre manifestation ce samedi 20 mars contre la privatisation de l’eau. « S’ils savaient, ces gens, que l’eau sera bientôt plus chère, ils seraient moins nombreux aujourd’hui », affirme une coiffeuse qui affiche dans sa vitrine un tee-shirt sur lequel est écrit : « Basta !.. ça suffit Berlusconi ! ».