Avec notre envoyée spéciale à Rome, Béatrice Leveillé
Silvio Berlusconi est affaibli, critiqué dans son propre camp par son principal allié, Gianfranco Fini, et déstabilisé par un cafouillage électoral. La liste de son parti a été déposée trop tard à Rome, et ses candidats ne participeront pas au scrutin dans le Latium, la région qui englobe la capitale italienne, à moins qu’il ne soit reporté, ce qui est apparemment encore possible.
En attendant, faute de combattants à droite, Emma Bonino, l’ancienne commissaire européenne, est en tête dans les sondages pour prendre la présidence du Latium. Emma Bonino a pourtant un sérieux handicap. Elle défend le droit à l’avortement ou encore le Pacs à l’italienne ce qui lui attire les foudres du clergé dans cette région ultra-catholique.
Silvio Berlusconi mobilise ses troupes aujourd’hui car il ne peut pas se permettre de rater ces élections. L’enjeu est trop important. Il reste trois ans avant les prochaines législatives pour mener ces réformes, en particulier une réforme de la justice qui lui tient à cœur.
L’ampleur de la manifestation sera déterminante pour la suite des évènements. Le camp Berlusconi espère mobiliser 500 000 personnes. Une mobilisation nationale : train, bus. Tous les moyens sont bons pour faire venir à Rome les supporteurs de Berlusconi.