Une nouvelle loi pour éviter à Berlusconi de comparaître en justice

Le Sénat italien a adopté mercredi 10 mars un projet de loi sur «l'empêchement légitime» qui doit permettre au chef du gouvernement Silvio Berlusconi et à ses ministres de ne pas comparaître en justice pendant dix-huit mois. Ce projet, qui avait déjà été approuvé le 3 février par les députés après un débat houleux et a été voté au Sénat sous les huées et les cris de l'opposition, doit maintenant être paraphé par le président de la République.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Ce qu’il faut souligner d’emblée, c’est qu’il s’agit de la 19e loi apparemment cousue sur mesure pour Silvio Berlusconi. Elle a été adoptée au Sénat par le biais du vote de confiance, lequel permet d’éviter de discuter des motions présentées par l’opposition : il y en avait 1 700.

Il faut aussi souligner que depuis le 1er janvier, treize séances au Sénat pour un total de 46 heures ont été uniquement consacrées à ce que l’on appelle, ici, en Italie « les solutions-bouclier » qui permettent au chef du gouvernement d’échapper à ces procès.

La loi adoptée officiellement pour « favoriser un serein déroulement des fonctions du gouvernement » donne la possibilité au président du Conseil mais aussi aux ministres de repousser de six mois au maximum une audience au tribunal.

Dans l’attente d’une autre loi, cette fois-ci constitutionnelle, cette loi dite sur l’empêchement légitime, aura une durée de dix-huit mois. Concrètement, si le chef du gouvernement ou si un ministre est impliqué dans un procès, tout engagement institutionnel peut constituer un obstacle légitime à sa présence devant un tribunal.

Donc pour le moment, les procès en cours pour corruption et fraude fiscale dont fait l’objet Silvio Berlusconi sont tous gelés.

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