Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Ils l’avaient annoncé, ils ont tenu leur promesse. Les membres de l’Association nationale des magistrats ont quitté les audiences solennelles marquant la rentrée judiciaire, lorsque les représentants du gouvernement ont pris la parole. Les magistrats sont sortis en silence, en brandissant un exemplaire de la Constitution italienne.
De Milan à Palerme, les magistrats ont protesté contre « une justice qui ne fonctionne pas, contre le manque de ressources financières, contre des projets de loi privés de bon sens et de cohérence, conçus uniquement pour mettre fin à des affaires judiciaires particulières, celles du président du Conseil ». Ils ont également protesté contre les mots par lesquels Silvio Berlusconi les désigne : « peloton d’exécution, égout, cancer, métastase ».
Les magistrats ont été particulièrement ulcérés par un projet de loi qui réduirait fortement la durée maximale des procès, ce qui aurait pour effet de mettre fin à deux procès pour corruption et fraude fiscale engagés contre Berlusconi. Ce dernier rejette toutes les accusations portées contre lui et se dit victime d'un acharnement des magistrats à son encontre.