Le pape Benoît XVI a lui-même contribué à mettre en lumière des actes si longtemps passés sous silence en levant le devoir de secret des évêques mais il doit désormais faire face à la plus grave crise qu'ait connu l'Eglise catholique. Après le Canada, les Etats-Unis et l'Irlande, c'est aux Pays-Bas et en Allemagne que les scandales éclatent.
En Allemagne cela devient une affaire d'Etat. Angela Merkel exige « vérité et clarté » sur les abus commis sur des enfants par des prêtres catholiques. La chancelière reconnaît que la pédophilie est un problème plus large qui affectent bien d'autres secteurs de la société. Mais pour un pape né en Bavière, qui a été évêque de Munich et dont le frère a administré pendant trente ans la chorale de Ratisbonne, où des cas de pédophilie ont été dénoncés, le coup est dur.
D'autant plus que la ministre allemande de la Justice accuse le Vatican d'avoir étouffé des scandales. Le pape, vendredi, dans sa lettre pastorale appellera au renouveau et, en Allemagne, une table ronde réunira les dirigeants catholiques et protestants, les représentants de la société civile et les victimes pour débattre de la meilleure façon de protéger les enfants.