Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Les Israéliens, et Benyamin Netanyahu à leur tête, pensaient que la crise était derrière eux. Mais le coup de téléphone de Hillary Clinton leur a fait comprendre leur erreur. Et depuis, le Premier ministre israélien essaye de limiter les dégâts. Au soir du 13 mars, Benyamin Netanyahu a réuni dès la fin du Shabat le groupe des Sept, les ministres les plus importants de son gouvernement, avec une première décision : la création d’une commission regroupant des directeurs de ministères pour examiner ce qui s’est passé durant la visite du vice-président américain Joe Biden, et aussi, selon un porte-parole, pour définir des règles pour que de tels évènements ne se reproduisent pas à l’avenir.
Ce dimanche matin, la réunion hebdomadaire du gouvernement est avancée d’une heure à Jérusalem, pour envisager d’autres mesures. Le Premier ministre israélien a par ailleurs appelé la chancelière allemande Angela Merkel, et aussi le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi pour les assurer qu’il n y a pas d’accélération de la colonisation à Jérusalem-est. Les Israéliens cherchent visiblement, à calmer le jeu, alors que la chef de la diplomatie européenne, la Britannique Catherine Ashton, effectue sa première visite au Proche-Orient.
Des réactions fortes de l’opposition et de la presse
L’opposition israélienne condamne ce qu’elle qualifie de «politique de zigzag» du Premier ministre Netanyahu, qui met en question et en danger, les relations entre Israël et les Etats-Unis. Fortes réactions également dans la presse ce matin. Une éditorialiste affirme que « Les Etats-Unis crachent à la figure d’Israël », « Hillary Clinton fait subir un bizutage à Bibi Netanyahu », « le Premier ministre est paniqué », fait remarquer un commentateur. Il ajoute « il a raison de l’être ». Mais il y a aussi ceux qui pensent que Washington y est allé un peu fort. Et que cette exagération fait le jeu du monde arabe.
En tous cas, de l’avis général, Netanyahu est face à un choix : des problèmes avec l’aile droite de sa coalition à propos de la colonisation, ou alors, une crise ouverte avec les Etats-Unis. Et aussi, cetet fois, avec l’Europe.