Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
L'alerte est venue des services de renseignements israéliens: le risque d'émeute est extrêmement élevé, des mots d'ordre appelant à manifester après la grande prière du vendredi ont circulé dans les quartiers arabes de la ville. Déjà vendredi dernier, des heurts violents se sont produits autour de l'Esplanade des mosquées.
La décision de Benjamin Netanyahu d'inscrire deux lieux saints de Cisjordanie au patrimoine national d'Israël avait provoqué la colère de la population palestinienne. Et cette semaine, le feu vert donné pour agrandir un quartier ultra-orthodoxe situé dans le secteur arabe annexé de Jérusalem a encore fait monter la tension d'un cran. La tension qui était déjà nettement perceptible dès hier après-midi dans la vielle ville entre les jeunes et la police.
A minuit hier soir, le ministre israélien de la Défense a ordonné le bouclage de la Cisjordanie. Cette mesure -qui n'était appliquée depuis plus de 2 ans que lors des fêtes juives- limite l'entrée en Israël aux seuls Palestiniens munis de permis spéciaux ou aux détenteurs de passeports étrangers. La police a également interdit l'entrée de l'Esplanade des mosquées aux hommes de moins de 50 ans.
Les quelques incidents qui ont eu lieu ce matin autour des murs de la ville ont notamment opposé la police et des jeunes qui ont tenté de forcer un barrage. Les forces israéliennes ont également été la cible de jets de pierre près de Ramallah.
Pour l'instant aucun incident grave n'a été rapporté, mais la tension continue de s'accumuler notamment à Jérusalem-Est où les sentiments de frustration, d'humiliation augmentent avec la poursuite de la colonisation et l'absence d'espoir d'un accord de paix prochain.