La crise s'apaise entre Israël et les Etats-Unis

La crise diplomatique entre Israël et les Etats-Unis s'est estompée jeudi 11 mars, juste avant le départ de Joe Biden. Le feu vert donné par le ministère de l'Intérieur pour un projet de construction de plus de 1 500 logements à Jérusalem-Est avait crée un très sérieux malaise en plein milieu de la visite du vice-président américain. Aujourd’hui, la crise entre les deux alliés traditionnels semble terminée mais le processus de paix est durablement atteint.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Les deux amis personnels et de longue date que sont Benjamin Netanyahu et Joe Biden ont visiblement réussi à surmonter leurs différends, juste avant l'intervention prévue en fin de matinée du vice-président américain devant le public israélien à l'Université de Tel Aviv.

Toute la matinée, les conseillers et les assistants des deux hommes ont œuvré pour organiser un rendez-vous téléphonique et amener les deux responsables à se parler avant le début de l'allocution de Joe Biden qui devait justement porter sur les relations israélo-américaines.

Finalement, le bureau du Premier ministre a officiellement annoncé que Benjamin Netanyahu avait fait part de ses regrets et que la crise avec les Etats-Unis était « derrière nous ». Quelques minutes plus tard, Joe Biden apparaissait effectivement très détendu devant le public réuni à l'Université de Tel Aviv. Il est longuement revenu sur les liens qui l'unisse depuis plus de 40 ans avec Israël et il n'a pas seulement rappelé le soutien indéfectible des Etats-Unis pour Israël en matière de sécurité, ou insisté sur la détermination américaine à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, ou encore évoqué l'engagement de Washington à œuvrer à la création d'un Etat palestinien, Joe Biden a également fait part de sa satisfaction et dit avoir apprécié la réaction du Premier ministre israélien. Le malaise israélo-américain semble de toute évidence déjà oublié...

Une crise diplomatique est réglée, mais le processus de paix est de nouveau dans l'impasse

Les regrets de Benjamin Netanyahu suffisent peut-être à Joe Biden, mais pas au président Abbas. Le président de l'Autorité palestinienne a annoncé qu'il ne pouvait pas retourner à la table des négociations sans l'annulation du projet de construction de 1 600 logements à Jérusalem-Est. Il est soutenu dans sa décision par la Ligue arabe.

Il faut rappeler que les Etats-Unis venaient pourtant tout juste d'arracher un accord pour des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens, après des mois de médiation avec leur envoyé spécial George Mitchell. Les relations entre Washington et l'Etat hébreu se remettront peut-être de l'annonce faite mardi par le ministre israélien de l'Intérieur, mais ce ne sera visiblement pas le cas pour le processus de paix.
 

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