Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
« Le développement pacifique de la Chine n’affectera aucun pays », déclare le Premier ministre qui a consacré plus de deux heures ce matin du 14 mars à expliquer pourquoi la Chine n’est pas un pays hégémonique, et comment elle entend bien défendre ses propres intérêts face aux pressions et aux agressions de certains pays occidentaux.
Interrogé pour commencer sur une réévaluation du yuan réclamée par les Etats-Unis, l’Europe, mais aussi le FMI, Wen Jiabao a répliqué qu’il s’opposait à ces pratiques qui consistent à se montrer du doigt. « Cela ne va pas dans le sens d’une réforme des taux de change », a prévenu Wen Jiabao.
S’agissant de la décision du président américain de rencontrer le Dalaï Lama, et de vendre des armes à Taiwan, le chef du gouvernement a été encore beaucoup plus direct en accusant les Etats-Unis de « violer la souveraineté chinoise et de provoquer de graves perturbations ». « Les Etats-Unis porteront seul la responsabilité », a ajouté Wen Jiabao, sans évoquer pour autant des sanctions.
Poursuite du plan de relance
Le Premier ministre a enfin évoqué longuement la situation économique, toujours fragile, de la Chine. Ce qui justifie au regard de ses dirigeants la poursuite du plan de relance, malgré un rythme de croissance qui a dépassé de nouveau la barre des 10%. « Mais la Chine reste un pays pauvre, en développement et il le sera pendant encore 100 ans, avant de devenir un pays moderne ».
Un constat qui n’est pas innocent. Dans l’esprit des dirigeants, ce statut de pays en développement, lui permet de s’affranchir de certaines contraintes, notamment en matières monétaires ou commerciales. Et à écouter le Premier ministre, cela n’est pas prêt de changer.