Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Un vent polaire soufflait ce vendredi matin sur la place Tiananmen et les délégations de parlementaires, faisant presque oublier que la Chine vient de célébrer l’arrivée du printemps. Mais ce mauvais temps n’a pas remis en cause le rituel immuable de cette cérémonie d’ouverture de la session parlementaire annuelle : le défilé des milliers de délégués, avec la parade des représentants des minorités, en tenue traditionnelle et mitraillés par des centaines de photographes, l’hymne national chinois joué par l’orchestre de l’Armée populaire de libération, précédant un discours fleuve de deux heures du Premier ministre chinois… Un discours en forme de rapport d’activité sur toutes les réalisations de l’année 2009 et les objectifs à venir.
Les grandes lignes du discours de Wen Jiabao
On retiendra pour commencer les multiples motifs d’inquiétude évoqués par le Premier ministre chinois bien que la Chine ait retrouvé fin 2009 un niveau de croissance de plus de 10 %. Wen Jiabao a admis que la Chine n’a pas trop souffert de la crise mais il n’a pas dissimulé une certaine inquiétude pour l’année 2010. Une année « cruciale », selon le Premier ministre qui a dressé une longue liste des dangers qui menacent la Chine : le protectionnisme qui revient en force, les risques latents dans le secteur financier, la capacité d’innovation de la Chine qui laisse encore à désirer, la difficulté également à restructurer une industrie en situation de surcapacité. Wen Jiabao a évoqué également les problèmes de l’emploi, du manque de logement, etc qui font peser une menace sur la Chine.
Pour toutes ces raisons, le chef du gouvernement chinois a appelé ouvertement ce vendredi matin à la poursuite du plan de relance, même si cette politique va entraîner un déficit budgétaire beaucoup plus important. Avec une priorité absolue des dirigeants chinois : l’augmentation des revenus dans les campagnes grâce à la mise en place de systèmes de retraite et de sécurité sociale. Et ce alors que les écarts de revenus n’ont pas cessé de se creuser depuis des années.