Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Le gouvernement s'était fixé un minimum de 8 % de croissance, un objectif largement dépassé, selon les chiffres rendus publics aujourd'hui par le bureau national des statistiques. Une performance inattendue après un an de crise, surtout quand on considère la croissance au quatrième trimestre, qui dépasse largement les 10 %. La Chine renoue avec un rythme de croissance à deux chiffres, après un premier trimestre à 6 % de croissance.
Une performance qui inquiète aussi les dirigeants chinois. Après le ralentissement, c'est maintenant la surchauffe qui menace l'économie. Une surchauffe alimentée par les 4000 milliards de yuans - 400 milliards d'euros - injectés dans l'économie depuis, pour faire face à la crise. Mais surtout, par une politique de crédits sans limites.
En 2009, les banques chinoises ont prêté près de 10 000 milliards de yuans, soit 1000 milliards d'euros. Des montants inégalés dans le monde, et qui ont permis de relancer la machine, mais créé des risques et des déséquilibres importants. L'inflation a déjà repassé la barre des 3 %. Et les économistes chinois s’interrogent sur l'efficacité de ces crédits, souvent investis dans l'immobilier ou la bourse, avec des menaces de bulles spéculatives.
La Banque centrale chinoise veut freiner l'attribution des prêts. On laisse entendre que certaines banques chinoises n'ont plus l'autorisation d'accorder de nouveaux crédits, jusqu'à la fin du mois. On évoque des changements de stratégie. Mais pour l'instant, le gouvernement continue d'affirmer qu'il est encore trop tôt pour remettre en cause les mesures de soutien à l’économie chinoise.