Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Cette réunion va débuter par un cérémonial traditionnel de l’ouverture de la session annuelle, précédé par le défilé de milliers de délégués venus de toute la Chine et en particulier, des représentants des minorités. Voila pour la photo. Avec sans doute un intérêt particulier pour un tout nouveau membre, le Panchen Lama, désigné par Pékin, un jeune homme d’une vingtaine d’années que la Chine veut promouvoir au rang de personnalité politique.
Sur le fond, cette session annuelle va être dominée par le retour de la croissance et avec elle, le souhait de la population chinoise de voir son niveau de vie s’améliorer : « Le pays est sorti de l’hiver de la crise », reconnaît le Quotidien du Peuple, qui dresse aujourd’hui la liste des priorités : on attend des avancées dans le domaine de la santé, de l’assurance vieillesse, de l’éducation. Priorité aussi au logement : le Premier ministre a annoncé récemment la construction de cinq millions de logements à des prix modérés, et la nécessité de freiner l’emballement du marché de l’immobilier.
Enfin, au-delà des mesures spécifiques, le discours va porter sur la réduction des inégalités. Le fossé s’est encore creusé entre les nouveaux milliardaires rouges, et les travailleurs migrants qui vivent souvent avec moins de 100 euros par mois.
La valeur du Yuan, sujet de discorde avec le reste du monde
L’Europe et les Etats-Unis réclament depuis longtemps une réévaluation du Yuan, à la mesure de la puissance économique de la Chine. Mais pour les dirigeants chinois, il faut d’abord consolider la croissance. Et ce qui est bon pour les Chine, est également bon pour le reste du monde. Un discours qui sera répété à l’occasion de ces réunions parlementaires. Mais la pression internationale est montée depuis quelques jours. Et certains économistes chinois reconnaissent que la Chine va devoir faire un effort.