Rencontre Obama-Dalaï Lama : le ton monte entre la Chine et les Etats-Unis

Pékin a mis en garde la Maison Blanche au sujet de la rencontre entre Barack Obama et le Dalaï Lama. Le leader spirituel des Tibétains se rend le 16 février à Washington pour une visite de 10 jours. Une mise en garde qui survient alors que les incidents se multiplient entre les deux pays.

Pékin n’a jamais tergiversé sur la question tibétaine. A cet égard, les critiques sont devenues rituelles. A chaque fois que le Dalaï Lama pointe son nez aux Etats-Unis, le même avertissement revient quasiment mot pour mot. C’était déjà le cas lors de la remise de la médaille du Congrès au chef spirituel des bouddhistes tibétains le 17 octobre 2007. La Chine s’était alors fâchée tout rouge contre George Bush. Ce geste constitue, disait alors Pékin, une « ingérence dans les affaires intérieures chinoises » et risque de « saper gravement » les relations bilatérales. 

La même rhétorique a donc été resservie ce mardi 2 février 2010. Le régime communiste a mis en garde Washington contre une éventuelle rencontre entre Barack Obama et le Dalaï Lama estimant qu’elle « minerait sérieusement les fondations politiques des relations » les relations Chine-Etats-Unis. Un porte-parole de la Maison Blanche a fait savoir un peu plus tard que le président américain allait bien rencontrer le Dalaï Lama.   
 
Rencontre entre prix Nobel  
 
Cette nouvelle injonction chinoise intervient alors que le leader tibétain se rend, donc, aux Etats-Unis le 16 février prochain pour une visite de dix jours. L’entretien avec le président américain a donc été confirmé mais celui-ci verra le Dalaï Lama « au moment opportun », a indiqué la Maison Blanche comme l’ont fait d’ailleurs les prédécesseurs de l’actuel président américain.
 

Le Prix Nobel Barack Obama recevra-t-il un autre Prix Nobel de la paix ? C’est en tout cas ce que laisse entendre le premier concerné : « Je pense que la rencontre avec le président américain aura lieu, sans doute (…) au début de l’année prochaine », confiait la grande figure de l’opposition tibétaine depuis son exil de Darhamsala le 20 octobre dernier. Les représentants du Dalaï Lama l’avaient fait savoir dans la journée : ils ont demandé la semaine dernière au gouvernement chinois de mettre fin à ses accusations « sans fondements » contre le chef spirituel des Tibétains en exil, qualifié par Pékin de séparatiste.

Cette nouvelle passe d’armes arrive de plus dans une période de grande turbulence

diplomatique, alors que les incidents se multiplient entre les deux pays. Le contrat d’armement de 6,4 milliards de dollars signé la semaine dernière entre le Pentagone et Taiwan a ulcéré Pékin. Les missiles antimissiles Patriot, les navires chasseurs de mines sous-marines et les hélicoptères Black Hawk promis à Taipei sont restés « en travers de la gorge » des autorités communistes qui ont immédiatement suspendu leurs échanges militaires avec les Etats-Unis et annoncé, en termes à peine voilés, des sanctions contre les entreprises américaines présentes sur le marché chinois. Là encore, la rhétorique n’est pas nouvelle, mais jusqu’à présent et contrairement aux firmes européennes, les intérêts économiques des Etats-Unis n’avaient jamais été menacés de façon aussi directe.

Boeing a senti passer le vent du boulet. « C’est une affaire entre gouvernements (…) Ce genre de vente est intergouvernementale, nous n’avons aucune prise sur elle », a affirmé l’un des porte-parole du constructeur aéronautique américain et premier avionneur en Chine.

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