Les efforts de Joe Biden minés par l’annonce israélienne

Le gouvernement Netanyahu a annoncé mardi 9 mars un chantier de 1 600 logements à Jérusalem-Est au moment où Joe Biden entamait le volet palestinien de sa visite au Proche-Orient pour tenter précisément de réamorcer le dialogue avec les Palestiniens. L’annonce est interprétée comme un camouflet pour la diplomatie américaine. D'où les termes d' « embarras », de « crise », que l'on retrouve dans la presse israélienne de mercredi 10 mars. Cette annonce pourrait même d’après certains éditorialistes menacer, voire torpiller, les relations avec les Etats-Unis.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

L’amitié israélo-américaine tourne au « malaise israélo-américain » pour reprendre une expression de la presse israélienne ce mercredi matin. Et il faut avouer que Joe Biden aborde aujourd’hui la partie palestinienne de son voyage d’une manière bien embarrassante.

Lui qui louait mardi après-midi la force et la qualité des relations entre les Etats-Unis et Israël, lui qui était considéré comme l’un des plus proches amis de Benjamin Netanyahu à Washington, lui qui se félicitait encore mardi de l’annonce d’un accord pour lancer un dialogue indirect, a reçu une véritable gifle.

Rares sont les éditorialistes israéliens qui pensent que cette annonce est totalement fortuite, comme l’assure pourtant le ministre de l’Intérieur, qui est aussi le président du Shas, un puissant parti ultra-orthodoxe et qui vient de s'excuser d'avoir causé involontairement, dit-il, tant d'embarras.

Mais la gifle est tellement évidente, voire humiliante, que le quotidien Yediot Aharonot explique que Joe Biden a même songé à annuler le dîner offert mardi soir par le couple Netanyahu, mais que finalement il s’est contenté d’y arriver avec son épouse avec plus d’une heure de retard. En termes diplomatiques, c’est un geste à la limite de la politesse, note le quotidien Maariv, tandis que le Yediot déplore « une grave crise qui provoque l’embarras du Premier ministre et qui ruine la visite de Joe Biden ».

Quel impact sur la reprise du dialogue indirect ?

Le vice-président américain a rencontré ce mercredi après-midi, à Ramallah, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Joe Biden a gratifié le président Abbas d'une chaleureuse accolade et l'enveloppant d'un bras protecteur lors de son entrée à la Mouqata, le siège de l'Autorité palestinienne. Il a une nouvelle fois condamné la décision israélienne de construire plus de 1 600 logements à Jérusalem-Est, une mesure qui « sape la confiance » nécessaire à la reprise des pourparlers et qui empêche, d'après Joe Biden, de « commencer et de produire des négociations fructueuses ».

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