C'est un acronyme qui est devenu synonyme ou presque de dérive financière : CDS pour Crédit Default Swap - le terme est anglais-, en français on parle de couverture de défaillances. Derrière ces trois lettres, on trouve un dispositif relativement simple, du moins à l'origine. Lorsqu'une banque ou un investisseur veut prêter de l'argent à un Etat souverain, en achetant par exemple des obligations, il paie en même temps une sorte d'assurance, qui lui permettra de récupérer une partie de sa mise, en cas de défaillance de l'Etat concerné.
Le problème, c'est qu'au cours des dernières années les CDS sont devenus des produits de pure spéculation, achetés et revendus sans aucune régulation. Résultat, leurs poids dans le système financier est devenu écrasant. Plus de 60 000 milliards de dollars, c'est trente fois le PIB français.
A l'automne 2008, ce sont eux, les CDS, qui provoquent la chute du groupe d’assurance American International Group (AIG). Depuis le début de l'année, on les accuse non pas d'avoir provoqué la crise financière en Grèce, mais de l'avoir aggravée. Aux Etats-Unis comme en Europe, les appels à une régulation des CDS se multiplient. A la Commission européenne, on affirme qu'un projet de directive sera présenté avant l'été 2010.