Avec notre correspondante à Rabat, Léa-Lisa Westerhoff
Deux semaines d'attente angoissée, et puis cette bonne nouvelle, en milieu d'après-midi : le président français autorise Najlae à rentrer si elle le veut. Celle-ci n’en finit pas de se réjouir : « Je suis vraiment ˝hyper heureuse˝ ; c’est la joie. Parce que je rentre en France, je suis contente. Je vais reprendre mes études, revoir tous mes amis… C'est la fin d'un cauchemar que j'ai vécu depuis le 19 février 2010. C’est un jour dont je me souviendrai toute ma vie. »
Najlae avait été expulsée le 20 février de France. Battue par son frère, elle avait porté plainte à la police, mais c' est elle qui s’était retrouvée en garde à vue, puis renvoyée vers le Maroc, faute de titre de séjour. Deux semaines de mobilisation massive et une journée de la Femme plus tard, la réalité est toute autre.
Najlae sait qu'elle a eu une chance que beaucoup d'autres expulsés n'ont pas. Aujourd'hui, elle aimerait ne pas être la seule à avoir le droit de rentrer et lance un appel au gouvernement français : « Je leur demande juste d'aider les autres jeunes comme Hassane, dont le père est handicapé, et que je voudrais qu’il puisse revoir. J'ai envie qu’ils reprennent leur vie, parce qu’ils sont perdus, et qu’ils n’arrivent pas à retrouver leurs repères ici, au Maroc ».
Najlae, elle, a le précieux feu vert ; elle va donc faire sa demande de visa long séjour aujourd'hui. Elle espère rentrer le plus rapidement possible pour reprendre ses études et sa vie en France.