Avec notre envoyée spéciale à Concepcion, Claire Martin
Un troisième supermarché a ouvert ses portes à Concepcion. Les gens peuvent aller s’approvisionner quant ils ont encore de l’argent en poche. Les banques sont fermées et les distributeurs ne sont pas approvisionnés. Après le séisme, les magasins restés ouverts ont été systématiquement pillés. Cette fois, c’est sous haute surveillance militaire que les gens font leurs courses.
Seulement trente personnes peuvent entrer à la fois dans le supermarché devant lequel s’est déjà formée une queue immense. Paola Ojeda vient de sortir du supermarché, ses paquets sous les bras. Elle est venue avec des voisins. Elle vit dans un quartier pauvre de Conception et n’a toujours pas reçu d’aide alimentaire : « Rien, rien, rien…c’est la première fois que nous réussissons à nous approvisionner. Les épiciers ont la mémoire courte... Ils vendent tout à prix d’or…A la radio, la population a été avisée de l’ouverture d’un supermarché. Mais chaque personne n’aura droit qu’à trois sacs seulement…Ce qui n’entre pas dans les sacs, ne peut être acheté… Nous sommes sans eau. C’est pour cela que nous avons acheté des bidons d’eau…nous avons fait deux heures et demie de queue ».
Comme d’autres personnes, Paola attend qu’un autre voisin vienne les chercher en voiture, le seul qui possède un véhicule. Dans la voiture, il y a un sac de provisions pour lui. Les sacs contiennent de la farine, de la levure, du sucre, du riz et du lait. Le rôle du voisin était de trouver de l’essence.
Afin de subvenir à leurs besoins, les gens s’organisent donc en réseau, et font soupe commune.