L'aide internationale commence à être acheminée vers les zones sinistrées par le tremblement de terre. Mais l'accès à certains endroits s'avère très difficile. C'est le cas de Constitucion, ville balnéaire de 45 000 habitants, dont des quartiers entiers ont été engloutis par le tsunami. Monica Maureira, coordinatrice de l'organisation humanitaire Oxfam, raconte ce qui s'est passé à Constitucion.
«Constitucion est une petite localité côtière de la région de Maule… C'est là que l'on constate les destructions les plus importantes et ceci depuis peu, parce que nous n'avions jusqu'à présent pas accès à cette zone qui a été complètement dévastée. Trois vagues géantes ont frappé cette côte, emportant des maisons entières avec elles. En ce mois de février, beaucoup de vacanciers se trouvaient dans la ville. Selon les informations à notre disposition, il n'y a pas eu d'alerte au tsunami, aussi il a surpris tout le monde... beaucoup de gens ont été emportés par la mer. De nombreux corps se trouvent actuellement dans la mer et n'ont pas encore pu être récupérés. On s’attend à ce que les prochains jours, avec les marées, la mer rejette les corps. On pourra alors les identifier et enfin les enterrer dignement.»
Elle dresse un sombre tableau de la situation humanitaire.
« Il n'y a rien à manger. L'approvisionnement ne se fait pas correctement car les voies d'accès sont très endommagées. Et clairement il y a aussi encore un gros problème avec l'eau potable. Beaucoup de personnes n'y ont pas encore accès et nombreuses sont celles qui restent sur les collines de crainte que leur maison s'effondre ou qu'il y a un nouveau désastre.»
Une situation plus que précaire qui, dans les premiers jours après la catastrophe, a failli provoquer de nouveaux drames.
« Au début on a perdu le contrôle sur la population. A cause du manque d'alimentation, il y a eu des pillages qui se sont déroulés avec une certaine violence. Cependant, après l'intervention du gouvernement et des institutions politiques, on a mis la région sous le contrôle des forces armées, ce qui donne effectivement une plus grande sensation de sécurité et permet d'éviter des pillages.»
Alors que selon la présidente Michelle Bachelet, le déploiement massif de l'armée doit accélérer l'arrivée de l'aide humanitaire dans les zones sinistrées, à l'intérieur du pays la solidarité s'organise. Des spots sur les radios invitent les Chiliens à faire des dons. Certains prennent la route avec des véhicules chargés de vivres.