Avec notre envoyée spéciale à Reykjavik, Heike Schmidt
La tempête financière qui a balayé l’économie islandaise a bouleversé la vie de Marion Herrera. Française devenue Islandaise par choix, elle a exprimé sa déception en votant non au référendum : « J’ai d’abord perdu mon emploi. J’étais pilote d’hélicoptère chez les garde-côtes. Au moment de la crise, les premières restrictions se sont faites au niveau des instituts de l’Etat, c'est-à-dire les garde-côtes, la police, les hôpitaux et les écoles. Et en même temps, j’ai vu les traites de mon appartement augmenter, ainsi que le prix de l’appartement lui-même baisser, ce qui fait qu’au jour d’aujourd’hui, constate Marion, mon prêt est en train de dépasser la valeur de l’appartement lui-même ».
20% des foyers islandais sont aujourd’hui surendettés, beaucoup ont du mal à joindre les deux bouts. Lorsque la crise a frappé cette petite île nordique, Astrid et son mari ont vu voler en éclats tous leurs projets : « On habitait à Bruxelles, on a déménagé deux mois avant la crise. Mon mari est Islandais, architecte. Eh bien, en l’espace de… je dirais entre un mois à deux mois, ses principaux clients ont perdu… certains ont tout perdu… ils ont perdu tout l’argent qu’ils voulaient investir dans des projets de construction, donc il a perdu l’essentiel de ses projets » déplore Astrid.
Aujourd’hui, toute l’économie est gelée. Les Islandais attendent la fin de la crise – certains disent qu’ils sont comme les chevaux d'ici, robustes, qui tournent le dos au vent et restent immobiles en attendant que la tempête passe.