Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
« A vous de payer pour votre crise » : Une banderole, parmi d’autres, dans le cortège. Le rassemblement a commencé dans la matinée, devant le Parlement, puis la manifestation a parcouru les rues du centre d’Athènes, en début d’après-midi. Dans ses rangs, Eva, mère de famille, employée municipale, déclare avec amertume :
« C’est toujours nous les travailleurs qui payons. Mais l’argent que nous recevons n’est pas énorme… C’est beaucoup moins que pour les travailleurs des autres pays de l’Union européenne. Et maintenant avec ces mesures, je vais toucher encore moins d’argent ! Et ça c’est injuste ! »
Eva touche actuellement 1100 euros net par mois et elle estime qu’elle va perdre environ 150 euros chaque mois avec les mesures d’austérité du gouvernement. Rosina, la cinquantaine, faisait aussi partie du cortège pour exprimer sa colère et surtout son inquiétude sur l'éventuel recul des acquis sociaux :
« Ces droits, ces conditions de travail, nos parents, nos grands-parents se sont battus pour les avoir, ils se sont bougés pour améliorer leur situation… Et c’est pourquoi nous sommes ici, nous ne voulons pas que l’on revienne en arrière ! », dit-elle.
Coupes importantes dans les 13e et 14e mois du secteur public, nouvelles taxes sur les carburants, hausse de la TVA : les nouvelles mesures annoncées mercredi 3 mars sont venues s’ajouter aux précédentes, qui prévoyaient déjà des baisses de salaire dans le service public. Les jeunes Grecs trouvent les mesures injustes, comme le souligne cette étudiante, Alexandra : « Je crois que la crise ce n’est pas seulement pour la Grèce… (…)…. Et le peuple souffre.»
Plusieurs affrontements ont eu lieu en marge du cortège. Nul doute que les Grecs ne vont pas laisser passer ces mesures facilement, une grève nationale est annoncée pour jeudi prochain.