Le PVV remporte le plus grand nombre de sièges à Almere, une cité dortoir de 190 000 habitants, proche d’Amsterdam, jusque là tenue par les travaillistes. Il arrive en deuxième place à La Haye, siège du gouvernement et des institutions judiciaires internationales.
Le parti au pouvoir du Premier ministre Jan Peter Balkenende et le parti travailliste perdent du terrain. Le parti travailliste perd plus de 6 % des voix et s’en sort moins bien que les chrétiens démocrates qui voient leur score en baisse de 2% par rapport aux dernières élections de 2006. Les travaillistes semblent payer leur récent coup d’éclat. Il y a trois semaines, ils quittaient la coalition gouvernementale avec fracas pour protester contre une éventuelle prolongation du maintien des troupes néerlandaises en Afghanistan.
Les Pays-Bas sont actuellement dirigés par un gouvernement d’intérim jusqu’au 9 juin, date des élections législatives anticipées.
L’extrême droite clame victoire
Geert Wilders a dès l’annonce des résultats déclaré « ce qui est arrivé à Almere et à La Haye peut arriver dans tout le pays. Nous allons conquérir le pays tout entier. Nous serons le plus grand parti dans ce pays après les élections du 9 juin ».
En réalité, les sondages ne placent le PVV qu’en troisième position à l’échelle nationale et ses résultats à Almere, 21,2 % des voix, sont plutôt en dessous de ce que prévoyaient les enquêtes d’opinion qui voyaient dans le PVV, le parti le plus populaire aux Pays-Bas. Aux dernières élections européennes, le PVV avait obtenu 27,4 % des voix à Almere. Il est donc en recul.
Un personnage sulfureux
Le succès du Parti de la liberté est malgré tout inquiétant car il n’a rien de démocratique : c’est une plateforme pour Geert Wilders, autrement appelé Mozart à cause de sa coiffure blonde platine plutôt extravagante. Geert Wilders, 46 ans a commencé sa carrière politique chez les libéraux.
Classé à droite de l’extrême droite, il n’a pu se rendre en Grande Bretagne, l’année dernière, car les autorités craignaient qu’il répande un message de haine et de violence. Il est actuellement poursuivi aux Pays-Bas pour avoir comparé le Coran à Mein Kampf, le pamphlet d’Hitler, et décrété que l’Islam était une religion fasciste. Son parti entraine dans son sillage des néofascistes mais la particularité de Geert Wilders est de ne pas être antisémite. Il a vécu dans un kibboutz et il est fasciné par Israël où il se rend régulièrement.
Les partis néerlandais sont connus pour leur originalité. Les Pays-Bas sont probablement le seul pays où un parti pour les droits des animaux a un siège au Parlement mais le succès de Geert Wilders pourrait signifier la fin de la tolérance qui était pourtant la valeur à laquelle les Néerlandais tenaient le plus.
Douze millions d’électeurs étaient appelés aux urnes. Le taux de participation est de 53,3 %, 5 % de moins qu’aux élections municipales de 2006. La reine Beatrix nommera les maires des 394 municipalités en fonction des coalitions qui se formeront au sein des conseils municipaux.