Le Salon de l’auto à Genève : carrosseries rutilantes malgré la crise

Pour sa 80e édition le salon automobile de Genève réunit depuis ce jeudi 4 mars 2010, 250 exposants venant de 30 pays représentant… 700 marques ! 700 000 visiteurs sont attendus à ce premier grand rendez-vous européen de l’année des constructeurs automobiles. C’est un évènement pour les premières mondiales et européennes qui seront présentées comme chaque année mais aussi en raison de la crise du secteur qui est loin d’être terminée. Le salon se terminera le 14 mars.

Un Salon en trompe l’œil 

Si l’on s’en tient aux chiffres, la crise apparaît comme un mauvais souvenir : en France, les ventes de voitures neuves en février 2010 augmentent de 17,8%. Après les 14% de janvier, le marché a l’air en pleine santé, dans la continuité de 2009. Pareil chez nos voisins : +20% en Italie, + 47% en Espagne. Mais tous les constructeurs présents à Genève le savent bien : dès l’arrêt des différentes primes gouvernementales d’incitation à l’achat, le soufflé va retomber, et les prévisions s’infléchissent dès le deuxième semestre. Ce qui faisait prévoir une année 2010 en négatif chez la plupart des grands patrons de l’auto aux journées « presse » du Salon : pour PSA, Philippe Varin s’attend à un recul des ventes de 9%, Carlos Ghosn de Renault prévoit moins 10%, quant à John Fleming de Ford Europe, il va carrément jusqu’à moins 15%. On se rappellera également ces propos de Patrick Pelata, DG de Renault, déclarant en début de semaine : « Le scénario d’une reprise est de plus en plus repoussé dans le temps ».

Un paysage mondial bouleversé

Il y a un an, le Salon de Genève ouvrait en plein marasme de l’industrie automobile américain. Les « Big Three » étaient à l’agonie. GM avait cédé sa place de constructeur numéro un à Toyota, bradait ses marques les moins rentables et ne survivait finalement que grâce à la perfusion massive de capitaux publics. Idem pour Chrysler, racheté à bon compte par Fiat quelques semaines plus tard. Seul Ford semblait tirer un peu mieux son épingle du jeu, mais là encore grâce à l’intervention massive de l’Etat Américain. Le paysage automobile international s’est aussi modifié avec les ambitions des Chinois, candidats au rachat de marques comme Hummer, Saab ou Volvo. Seul ce dernier étant finalement repris par un constructeur chinois . L’affaire Toyota, qui a obligé le numéro un mondial à rappeler 9 millions de véhicules pour défaut, une catastrophe à l’échelle planétaire, a rebrassé les cartes une nouvelle fois : Volkswagen envisage de lui ravir la première place sur le podium. L’Allemand, en pleine forme, a acquis Porsche en 2009, et peaufine une alliance avec Suzuki. Alliance à laquelle PSA et Mitsubishi viennent de renoncer comme on l’a appris il y a quelques jours à Genève.

Salon de Genève 2010 : un bon cru quand même

On dit que les crises favorisent la créativité et l’imagination, cela semble être le cas cette année à Genève. Les Français ne sont pas en reste avec des coupés et des cabriolets : RCZ chez Peugeot, Wind chez Renault, DS4 chez Citroën qui côtoient des autos plus banales ou utilitaires. Chez les étrangers, retour d’une Giulietta chez Alfa, d’une petite citadine luxueuse, l’A1 chez Audi, (présentée pour l’anecdote par le chanteur Justin Timberlake, les dames apprécieront !), le rêve du côté des Anglais avec la Bentley Continental supersports ou l’Aston Martin Cygnet, la technologie chez les Allemands avec de l’hybride sous les capots des Porsche Cayenne, GT3, et du VW Touareg…de l’électrique aussi bien sûr : Renault fait toujours massivement confiance à ce mode de propulsion, et promet la commercialisation de modèles dès 2011. PSA lui brûlera d’ailleurs la politesse, enfin, en principe, avec une offre fin 2010 : il s’agit en fait de la Mitsubishi I-Miev, rebadgée I-ON chez Peugeot et C Zéro chez Citroën. « C’est. Zéro », pas terrible comme nom, mais il y a pire : l’Audi tout électrique exposée à Genève s’appelle… E-TRON. E comme électrique bien sûr !!!

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