Avec notre correspondant à Manille, Sébastien Farcis
La raison à l'origine de ce massacre semble être bien plus personnelle qu’idéologique. Une fois arrivés sur place ce samedi matin, les militaires ont découvert en interrogeant les survivants que l’un des miliciens assassinés était en conflit avec l’un de ces membres d’Abou Sayyaf qui aurait dirigé l’attaque.
Dans la mesure où cette information se confirmerait, il s'agirait alors de ce que l’on appelle aux Philippines un rido, sorte de vendetta ou guerre de clans qui surgit pour des raisons d’honneur, de terre ou de simple vengeance.
C’est d'ailleurs ce genre de rixe, assez commune dans le sud musulman des Philippines, qui avait déjà été à l’origine du massacre perpétré en novembre dernier dans la province de Maguindanao. Cette rivalité était de type politique et opposait deux candidats, mais l’attaque avait également été dirigée contre tout le clan adverse et les civils qui les accompagnaient, provoquant la mort de 57 personnes.
Ce samedi, les assaillants n’ont pas hésité à tirer aveuglément sur les maisons du village, et deux enfants, dont un nouveau-né, ont péri sous le coup des balles. L’armée et la police ont pu identifier le commandant présumé de l’attaque, et ont lancé une opération de poursuite sur l’île de Basilan.