Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard
Viktor Ianoukovitch s'est offert une investiture très protocolaire. Lui qui rêvait de ce moment depuis 5 ans, depuis cette « révolution orange » qui l'avait privé de victoire présidentielle, il a prêté serment en milieu de matinée devant les députés ukrainiens, et devant la centaine de délégations internationales venues le féliciter. Les diplomaties occidentales, la France et l'Union européenne en tête, ont voulu montrer qu'elles étaient prête à travailler avec le nouveau président ukrainien, lui que l'on présente souvent comme très lié au pouvoir russe.
Dans son discours d'investiture, Viktor Yanoukovitch a d'ailleurs mis l'accent sur la neutralité dont il veut faire une règle géopolitique pour l'Ukraine. Son pays doit être « un pont entre l'Est et l'Ouest, un pays européen, certes, mais toujours ancré en ex-URSS » a-t-il déclaré.
Mais cette journée d'investiture a tout de même suscité de vives critiques du côté des tenants d'une Ukraine plus indépendante de la Russie. Ce jeudi, 24 février au matin, Viktor Ianoukovitch a reçu, lors d'une messe à Kiev, la bénédiction du patriarche Kirill, le chef de l'Eglise orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies. Et cette présence du patriarche, que l'on sait proche de Moscou et tenant d'une unification de tous les slaves orthodoxes, a fait grincer bien des dents chez cette moitié de la population ukrainienne qui reste très hostile à son nouveau président.