Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard.
Il n'est pas encore officiellement président et déjà Viktor Ianoukovitch met les pieds dans le plat. Lui qui, pendant toute la campagne de l'élection présidentielle, avait tenté de gommer son côté trop pro-russe accumule depuis le lundi 8 février les signaux forts envers Moscou.
Hier encore, vendredi 12 février, il s'est clairement prononcé pour le maintien de la fameuse base de la flotte russe en mer Noire, dans le port ukrainien de Sébastopol. Le contrat signé entre la Russie et l'Ukraine, court jusqu'en 2017, mais le président sortant Viktor Iouchtchenko voulait en finir avec cette base militaire russe en terre ukrainienne, et donc, ne pas renouveler ce contrat.
Les Russes, eux, tiennent à tout prix à cette base très stratégique. A leurs yeux, tant qu'ils seront là, l'Ukraine ne pourra entrer dans l'Otan comme le souhaitait Iouchtchenko. Le torchon brûlait donc ces dernières années mais Viktor Ianoukovitch semble vouloir rassurer ses partenaires russes et éteindre un à un les foyers de tensions.
Sur l'autre dossier chaud entre les deux pays, celui du gaz, le nouveau président ukrainien n'a pas non plus tardé, cette semaine, à promettre à la Russie ce qu'elle réclamait depuis des années. Gazprom devrait en effet prochainement se voir proposer des parts dans le réseau de gazoducs ukrainiens.