Le président syrien n'a pas l'intention de se laisser dicter sa politique étrangère. Recevant son homologue iranien, il s'est déclaré étonné que la secrétaire d'Etat américaine, Hilary Clinton, ait demandé à la Syrie de prendre ses distances avec la République islamique. Bachar el-Assad confirme ainsi que la reprise du dialogue avec les Etats-Unis, illustré par le retour d'un ambassadeur américain à Damas, ne signifie pas pour autant un accord sur tous les dossiers.
C'est particulièrement vrai de l'Iran qui reste depuis des années un allié de la Syrie. Ce jeudi 25 février 2010, Bachar el-Assad aux côtés de Mahmoud Ahmadinejad, a défendu le droit de l'Iran d'accéder au nucléaire civil. Il y a quelques semaines, il avait déclaré comprendre le refus de Téhéran de remettre la quasi-totalité de son stock d'uranium pour le faire enrichir à l'étranger. L'Iran et la Syrie partagent également des intérêts communs en particulier au Liban où les deux pays soutiennent la milice chiite du Hezbollah.
Cette unité de vue ne peut qu'inquiéter les Etats-Unis qui savent que le régime de Damas est par ailleurs, un acteur incontournable du conflit israélo-arabe. Le gouvernement américain entend donc poursuivre son dialogue avec Bachar el-Assad, en feignant d'ignorer que ce dernier n'affiche aucune intention de participer à l'isolement de l'Iran.