Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
C’est un rapport qui aurait pu être écrit par les délégations occidentales, tant il va dans leur sens. Car tout y est : pour le successeur de Mohamed El Baradei, l’Iran ne fait pas preuve de la coopération nécessaire, le pays ne remplit pas ses obligations internationales et surtout, Yukiya Amano emploie des mots tabous jusqu’ici à l’AIEA, comme le mot « missile » par exemple : le gouverneur est « inquiet des activités actuelles secrètes de l’Iran liées au développement d’une charge nucléaire pour un missile ».
La France et les Etats-Unis n’en demandaient pas tant : à New York en ce moment ils tentent de convaincre le Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter des sanctions, cette fois vraiment persuasives. Le rapport leur offre le soutien d’experts indépendants dont ils avaient besoin. Le ton du Japonais est un camouflet pour la Chine, qui aura de plus en plus de mal à prôner indéfiniment le dialogue et à s’opposer aux mesures de rétorsion.
Enfin les non alignés et les soutiens de Téhéran à l’AIEA sont désormais fixés. Plus que Mohamed El Baradei, Yukiya Amano a décidé de confronter l’Iran.