« Je crains que le rythme auquel nous nous sommes développés ait pu être trop rapide », a admis Akio Toyoda. Le texte de son discours avait été au préalable publié dans le Wall Street Journal. Les consommateurs n'auraient pas été assez écoutés. Un sérieux aveu d'échec, pour le premier constructeur mondial qui a promis toutefois de faire les améliorations nécessaires pour remédier aux défaillances de ses voitures. Mais le mal est fait, l'image de Toyota dans le monde est sérieusement écornée. Cela pourrait avoir des conséquences sur ses futures ventes, même s'il est un peu trop tôt pour l'évaluer.
D’autres îcones de l’industrie japonaise en mauvaise posture
D’autres grandes marques japonaises sont actuellement dans une mauvaise passe. Japan Airlines a déposé le bilan le mois dernier. Avec une dette de 18 milliards d'euros, la compagnie aérienne est contrainte de supprimer plus de 15 000 emplois, soit un tiers des effectifs. La JAL va quand même continuer à voler sur ses lignes rentables. Le gouvernement japonais a dû mettre la main à la poche pour permettre à l'entreprise de continuer son activité. Comme les autres compagnies aériennes, Japan Airlines a subi de plein fouet la baisse du trafic de voyageurs générée par la crise.
Autre symbole de l'industrie japonaise qui a été touché : Sony... Le géant de l'électronique a supprimé plus de 8 000 emplois en 2009, sur 160 000. La crise est passée par là. L'année dernière a été catastrophique dans le domaine des jeux vidéo. Sony commence toutefois à remonter la pente.
Les groupes japonais semblent désarmés pour affronter la crise et la mondialisation.
Les experts s'accordent à dire que le modèle de l'entreprise japonaise est trop rigide. Trop pyramidal, reposant sur une personne; trop japonais aussi, dans le sens où il y a peu d'ouverture à des dirigeants étrangers. Un problème pour des entreprises à vocation mondiale.
La communication y est enfin très opaque. Dans le cas de Toyota, le PDG a mis 15 jours à sortir de sa réserve après la série de scandales provoqués par le rappel des voitures. Certains dysfonctionnements dataient de 2007, c’est seulement maintenant qu’on le découvre car le groupe s’est bien gardé de communiquer là-dessus à l'époque.
Le modèle nippon en perte de vitesse ?
En conclure que le modèle nippon périclite est toutefois hâtif. Les grandes marques japonaises conservent de sérieux atouts et surtout elles continuent à vendre. Les exportations du Japon ont bondi de 40% en janvier. Grâce à la demande des pays voisins, comme la Chine et la Corée, l’automobile et l’électronique japonais restent bien placés face aux concurrents du reste du monde.