La libération de quatre islamistes en échange de l’otage français

En échange de la libération de Pierre Camatte, Aqmi exigeait celle de quatre islamistes détenus au Mali, deux Algériens, un Mauritanien et un Burkinabé. Ils ont été libérés dans la nuit de dimache à lundi 22 février 2010. L'auteur présumé de l'enlèvement de trois Espagnols a été arrêté par la police mauritanienne. L'homme serait à l'origine du rapt des trois humanitaires, kidnappés le 29 novembre 2009 en Mauritanie, par la branche maghrébine d'al-Qaïda qui détient également, un couple d'Italiens et le Français, enlevé le 26 novembre de la même année.

Il faut d’abord que les quatre islamistes libérés arrivent dans leur fief. Après cette étape, ils seront longuement interrogés par leurs propres camarades. Il y aura des questions du genre : « Comment avez-vous été traités à Bamako ? », « Qui vous a interrogés ? »… Ensuite les négociateurs maliens, qui ont probablement accompagné les otages libérés, seront à leur tour reçus par les ravisseurs.

Généralement il y a une prière commune. C’est seulement après ces génuflexions rituelles qu’on commence vraiment les discussions. Sur le tapis, il y a probablement d’abord le cas de l’otage français. On imagine bien les islamistes dire : « vous avez libéré nos éléments, nous allons de notre côté libérer le Français ». En tout cas pour le moment l’heure est plutôt à l’optimisme.

Pour en arriver là, le Mali a joué à l’équilibriste en alliant droit et gestes de bonne volonté. Les islamistes étaient jugés et condamnés, des condamnations plutôt légères, ensuite il y a eu de la part du Mali un geste de bonne volonté à l’égard de Paris. Plus de cinq émissaires français ont fait le déplacement. Parmi eux Bernard Kouchner et le secrétaire général de l’Elysée ; ils ont tous insisté pour que le Mali obtienne la libération de leur compatriote.

Quand à la Mauritanie, elle dénonce la libération de ces quatre islamistes. Nouakchott a décidé de rappeler son ambassadeur à Bamako pour consultation.

 

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