Il faut d’abord que les quatre islamistes libérés arrivent dans leur fief. Après cette étape, ils seront longuement interrogés par leurs propres camarades. Il y aura des questions du genre : « Comment avez-vous été traités à Bamako ? », « Qui vous a interrogés ? »… Ensuite les négociateurs maliens, qui ont probablement accompagné les otages libérés, seront à leur tour reçus par les ravisseurs.
Généralement il y a une prière commune. C’est seulement après ces génuflexions rituelles qu’on commence vraiment les discussions. Sur le tapis, il y a probablement d’abord le cas de l’otage français. On imagine bien les islamistes dire : « vous avez libéré nos éléments, nous allons de notre côté libérer le Français ». En tout cas pour le moment l’heure est plutôt à l’optimisme.
Pour en arriver là, le Mali a joué à l’équilibriste en alliant droit et gestes de bonne volonté. Les islamistes étaient jugés et condamnés, des condamnations plutôt légères, ensuite il y a eu de la part du Mali un geste de bonne volonté à l’égard de Paris. Plus de cinq émissaires français ont fait le déplacement. Parmi eux Bernard Kouchner et le secrétaire général de l’Elysée ; ils ont tous insisté pour que le Mali obtienne la libération de leur compatriote.
Quand à la Mauritanie, elle dénonce la libération de ces quatre islamistes. Nouakchott a décidé de rappeler son ambassadeur à Bamako pour consultation.