Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot
Saad Hariri, Premier ministre et à la tête d’un gouvernement d’union nationale,
appelle les Libanais à un devoir de mémoire cinq ans après l’attentat qui a coûté la vie à son père et à 22 autres personnes. A l’époque, la Syrie avait été mise en cause même si le régime de Bachar al-Assad a toujours nié être impliqué dans cet attentat. Cet assassinat avait mis fin à la tutelle syrienne sur le Liban et Saad Hariri, qui ne se destinait pas à une carrière politique, s’est trouvé propulsé sur le devant de la scène, presque malgré lui.
Cinq ans plus tard, le jeune Saad a appris à s’exprimer en public, à galvaniser les foules, et son camp, dit du «14 mars» - du nom de la grande manifestation de mars 2005, a remporté les élections de juin dernier.
Saad Hariri a aussi appris la real politik. Après des mois de tractations, il a composé un gouvernement d’union nationale et surtout il est allé en décembre 2009 en Syrie. Un voyage difficile et lourd en émotion pour l’héritier politique de son père.
En cinq ans la donne régionale a changé. La Syrie s’est réconciliée avec la France tout d’abord, puis avec l’Europe, puis tout récemment avec l’Arabie saoudite. Maintenant ce sont les Etats-Unis qui s’apprêtent à envoyer un ambassadeur à Damas. Pour cette difficile commémoration, Saad Hariri a reçu le soutien du président américain et du secrétaire général des Nations unies.