Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot
Il y a un peu plus d’un an et demi, le pays, en état de blocage politique, était au bord de la guerre civile. C’était en mai 2008. Les militants des partis sunnites (de la majorité ) et chiites (de l’opposition) mettaient le pays à feu et à sang.
La bataille avait gagné ensuite la montagne druze, des combats à l’arme lourde, et cela s’était terminé par des heurts sanglants à Choueiffat, à la frontière de cette montagne druze et de la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Ces affrontements, les pires depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), avaient fait une centaine de morts en une semaine.
Un an et demi après, c’est là - à Choueiffat - où leurs militants se sont entretués, que le chef druze (pro-majorité) et les représentants des partis chiites (de l’opposition) ont donc scellé leur réconciliation, pour le bien du pays, disent-ils.
« Si ces combats s'étaient élargis, (...) le pays serait entré dans un cycle infernal de violence qui aurait mis fin à la cohabitation » entre les différentes communautés religieuses du Liban, a affirmé Walid Joumblatt lors de cette réunion de réconciliation à Choueiffat.
De son côté, le représentant du Hezbollah, le député Mohammad Raad, a salué le « courage » de Walid Joumblatt. Ce partenariat représente un « intérêt stratégique » et les deux parties « resteront unies, sur différentes positions, face à l'ennemi (israélien) qui nous menace », a-t-il ajouté.
Le chef druze du Parti socialiste progressiste veut tendre la main, à tous. Ce dimanche c’est donc la réconciliation avec le Hezbollah et avec Amal, les deux partis chiites de l’opposition. Lundi, Walid Joumblatt ira se réconcilier avec le camp chrétien de l’opposition du général Aoun. Et puis il y a aussi au programme, une visite prochaine en Syrie.
Depuis août 2009, Walid Joumblatt, un virulent critique de Damas après l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, meurtre dans lequel la Syrie est montrée du doigt, s'est progressivement démarqué de la majorité menée par Saad Hariri.