Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard
Elle a finalement choisi la télévision pour s'exprimer. Un message officiel, en sa qualité de Premier ministre, un samedi soir en prime-time. Ioulia Timochenko met ainsi fin à six jours de silence. Six jours pendant lesquels elle a, explique-t-elle, rassemblé des témoignages, des plaintes, des preuves de fraudes. Et au final, c'est décidé, elle conteste officiellement, devant la justice, les résultats des élections présidentielles de dimanche dernier. « J'ai pris la seule décision possible », a clamé Timochenko. « Ne pas contester, cela aurait été abandonner l'Ukraine aux criminels, sans combattre ».
La candidate déchue évoque le nombre d'un million de votes qui auraient été falsifiés.. Un million de voix, c'est à peu près le nombre de voix par lequel Viktor Ianoukovitch a été donné vainqueur. En contestant ces résultats Ioulia Timochenko refuse d'accepter la victoire de son adversaire. « Ianoukovitch ne sera jamais un président légitime », attaque sa rivale.
Elle a donc repris l'initiative, elle que l'on disait hésitante ces derniers jours. Mais cinq ans après la «révolution orange», Ioulia Timochenko, cette fois, n'appelle pas les Ukrainiens à descendre dans la rue. C'est seulement par la voie légale, que la dame de fer ukrainienne compte protéger, dit-elle, la démocratie bafouée.