Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard
Deux jours de silence radio pour Ioulia Timochenko. Deux jours déjà que le pays entier attend qu'elle s'exprime, mais le Premier ministre évite la presse. Lundi déjà, elle avait repoussé par deux fois sa prise de parole, et mardi, les Ukrainiens ont guetté vainement une quelconque déclaration officielle. Timochenko tarde à dévoiler ses intentions, face à une défaite que tout le monde sauf elle a déjà reconnue.
L'élection s'est déroulée sans fraudes significatives, selon les observateurs internationaux. Les chancelleries européennes et le Kremlin ont déjà pris acte de la victoire de Viktor Ianoukovitch. Mais Timochenko, elle, se terre dans le silence.
Le proches de Ioulia Timochenko, par contre, laissent clairement entendre que le Premier ministre veut contester en justice les résultats du vote. Elle s'apprêterait à demander le recompte des voix dans des régions de l'est du pays. La dame de fer de la politique ukrainienne n'est pas du genre à renoncer facilement au pouvoir, et elle pourrait faire traîner l'annonce des résultats pour négocier en coulisse son maintien au poste de Premier ministre.
Le camp Ianoukovitch n'a pour le moment pas une majorité solide au Parlement pour obtenir le limogeage de la chef du gouvernement. Deux jours après le vote, l'incertitude politique ne semble donc pas près de se dissiper en Ukraine.