Ce qui était très prévisible de la part de la Chine a été confirmé officiellement mardi 9 février. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a expliqué que la Chine restait opposée aux sanctions. La Chine souhaite renforcer les démarches diplomatiques pour parvenir à un accord soutenu par l'ensemble de la communauté internationale.
Voilà pour le discours offficiel. Mais dans la presse de ce mercredi 10 février, la démarche américaine destinée à obtenir des sanctions très rapidement est très vivement contestée. Le China Daily explique, par exemple, que le président américain et le secrétaire d'Etat à la défense avaient déjà pris leur décision avant même l'annonce par Téhéran du lancement du nouveau programme d'enrichissement d'uranium.
Face à cet empressement américain, Pékin réclame encore du temps pour la négociation. Mais surtout, la diplomatie chinoise accuse implicitement les Etats-Unis d'ingérence et d'user de leur puissance. Les dirigeants chinois n'ont pas apprécié la récente déclaration d'Hillary Clinton affirmant que la Chine était sous pression dans ce dossier iranien.
Devant une centaine de journalistes de toutes nationalités, le porte-parole chinois a expliqué que la Chine n'avait pas de visée hégémonique, qu'elle ne cherche pas à utiliser la force, tout en ajoutant que la nouvelle puissance de la Chine pourrait lui permettre de jouer un rôle constructif dans les affaires internationales. _________________________________________________________
Alors que la Chine souhaite avant tout poursuivre la négociation, la Russie, traditionnellement alliée à l'Iran, reconnaît, elle, qu'il y a des « limites à la patience et à la diplomatie ».
Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette
Il y a tout de même des « limites » : c'est un peu le message de Moscou aujourd'hui face à l'Iran.
« Il y a des limites à la patience », a dit Nikolaï Patrouchev, le directeur du Conseil de sécurité nationale russe. « Il y a des limites à ce que peut faire la diplomatie », a-t-il même affirmé.
Des paroles fortes alors que Moscou est un allié traditionnel du régime iranien sur le dossier nucléaire. C'est la Russie notamment qui met en place la centrale nucléaire de Bouchehr et qui lui fournit du combustible.
Mardi 9 février, le ministère des Affaires étrangères a déploré le projet iranien d'enrichir son uranium.
Et aujourd'hui plus que jamais, Moscou semble prêt à accepter l'application de sanctions contre Téhéran. C'est d'ailleurs une première : le mot est désormais employé par les autorités russes.
Depuis quelques mois déjà, le soutien russe à l'Iran semblait parfois faiblir. Désormais, Moscou supporte de moins en moins les ambivalences de la diplomatie iranienne.