La Constitution nigériane ne prévoit pas la destitution du président

Le Nigeria vit une première. Le Parlement souhaite que Goodluck Jonathan assure l'intérim de la présidence durant l’hospitalisation du chef de l’Etat. Le vice-président accepte cette mission, il s'est exprimé le mardi 9 février à la télévision. Cette affaire pose des questions d'ordre légal, surtout que la Constitution n'apporte pas de réponse claire. Le gouvernement doit se réunir ce mercredi 10 février pour prendre une décision.

Le vote de l'Assemblée nationale n'est qu'une pression supplémentaire non seulement sur le président Umaru Yar'Adua, mais également sur le gouvernement qui peut constater l'incapacité de ce dernier à diriger le pays, car c'est la première fois dans l'histoire du Nigeria que le pays est confronté à une telle situation.

D'ailleurs, le président du Sénat, David Mark, le reconnaît : la destitution d'un président malade soigné à l'étranger n'est pas prévue dans la Constitution.

Certains font référence à l'article 143 de la Constitution, mais cet article a ses limites car l'« impeachment » du président exige la présence sur place de ce dernier. Quelles que soient les pressions que peuvent donc exercer l'Assemblée nationale, le Sénat ou la Haute cour, aucune de ces institutions ne peut démettre le président de ses fonctions.

La Constitution est sans ambiguïté, ce sont les articles 144 et 145 qui le stipulent. Soit c'est le président lui-même qui écrit pour transférer ses pouvoirs au vice-président, soit les deux tiers du gouvernement adoptent une résolution pour constater son incapacité à gouverner.

Ce qui est sûr, c'est que l'absence prolongée du numéro un nigérian n'est pas rassurant. Le pays vit toujours sur le budget 2009, car celui de 2010 n'est pas encore signé par le président.

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