Une délégation de députés nigérians au chevet d'Umaru Yar'Adua

Une poignée de parlementaires est arrivée lundi 8 février à Djeddah, en Arabie Saoudite, où le chef de l'Etat nigérian est hospitalisé depuis deux mois et demi pour une grave affection cardiaque. Voilà plusieurs semaines que des voix s'élèvent pour demander que le vice-président assure l'intérim. Conformément à ce qui avait été décidé il y a trois semaines, les députés sont donc partis à Djeddah a priori pour se rendre compte de visu de l'état de santé du président.

Le leader de l'opposition parlementaire et le chef adjoint de la majorité, entre autres, sont partis pour Djeddah. Selon ce qui avait été décidé il y a deux semaines, chacun des six membres de la délégation représente une zone géopolitique du pays.

D'après la Constitution nigériane, il ne revient pas aux députés mais au gouvernement de déclarer le président inapte à exercer le pouvoir. Or, au gouvernement, seule la ministre de l'Information Dora Akunyili a osé mettre les pieds dans le plat la semaine dernière et demander qu'Umaru Yar'Adua transfère par écrit ses pouvoirs à son vice-président, comme l'y autorise la Constitution.

La délégation devrait toutefois pouvoir se rendre compte de l'état de santé du président et, en attendant, selon Ita Enang, député du parti au pouvoir, l'Assemblée nationale prépare un amendement à la Constitution. « Nous avons vu que nos mains étaient liées par un article de la Constitution qui dit que le président doit écrire une lettre pour transférer ses pouvoirs à son vice-président en son absence », dit-il. Nous avons présenté un amendement pour que le transfert des pouvoirs soit automatique si le président n'a pas écrit de lettre mais est absent sur une période donnée, parce qu'il peut y avoir des situations où le président est dans l'incapacité d'écrire la lettre ».

Est-on aujourd'hui dans cette situation ? Ce député du parti au pouvoir refuse d'en dire plus. Il attend les informations de la délégation partie pour Djeddah. L'adoption définitive de cet amendement facilitant le transfert du pouvoir au vice-président pourrait par ailleurs selon lui prendre trois semaines.

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