Il n’y aura pas d'élections au Nigeria, mais peut-être un changement à la tête du pouvoir en perspective. C'est en tout cas ce qu'expriment de plus en plus de dirigeants politiques puisque le président Yar’Adua, 58 ans, est très soigné Djeddah depuis le 23 novembre 2009 pour un problème cardiaque.
Après des avocats, les sénateurs, l'ancien président Obasanjo et, jeudi 4 février, la ministre de la Communication, Dora Akunyili, c'est au tour des gouverneurs des 36 Etats nigérians de demander au président de se retirer, et de céder, provisoirement, son siège au vice-président Goodluck Jonathan.
Cette position unanime a été exprimée dans un communiqué par le Forum des gouverneurs, une institution plutôt influente. Interrogé par RFI, le leader de ce Forum, Bukola Saraki, gouverneur de l’Etat de Kwara, dans l’ouest du pays, a notamment affirmé :
« Nous approuvons la décision de la justice, et reconnaissons que l'action présidentielle est actuellement réalisée par le vice-président. Nous appelons toutes les forces du gouvernement à soutenir Goodluck Jonathan jusqu'au retour d'Umaru Yar’Adua. Nous avons rencontré le vice-président. Il nous a assuré qu'il continuerait à agir pour le compte du chef de l'Etat, ce qu'il est déjà en train de faire. Il dirige, il participe aux réunions, il déploie l'armée, il reçoit les ambassadeurs étrangers. Il fait tout ce qui est nécessaire ».
Selon le gouverneur Bukola Saraki, l'Assemblée nationale doit maintenant faire passer une résolution, pour reconnaître le vice-président comme chef de l'Etat en exercice :
« Cela permettra de remettre le pays en marche et de faire cesser toutes les ambigüités. Jusqu'à présent, l'Assemblée disait qu'elle n'était pas prête à investir le vice-président, sans une lettre de transfert des pouvoirs écrite par le président Yar Adua. Or la Constitution ne prévoit pas une telle situation institutionnelle. Nous demandons donc à l'Assemblée de prendre une résolution sans attendre cette lettre. Les Gouverneurs sont les leaders de leurs partis au sein de chaque Etat. Ils contacteront les membres de leurs formations politiques qui siègent à l'Assemblée, afin de les convaincre de prendre cette décision ».