La Haute Cour fédérale refuse un président par intérim

La Haute Cour de justice nigériane a rejeté vendredi 29 janvier une requête de l'association du barreau du Nigeria qui demandait que le vice-président, Goodluck Jonathan, soit investi comme président par intérim. Pour cette instance judiciaire, le chef de l'Etat n'a pas l'obligation de déléguer temporairement ses pouvoirs avant de partir en vacances ou en traitement à l'étranger. Le blocage des institutions persistent dans le pays, le vice-président n'ayant en effet que des pouvoirs limités. Et pourtant les pressions politiques pour un transfert temporaire des pouvoirs du chef de l'Etat sont de plus en plus fortes.

La Haute Cour fédérale en a décidé ainsi : malgré un état de santé incertain et son absence depuis plus de deux mois du Nigeria, le président Umaru Yar'Adua n’a pas d’obligation à transférer son pouvoir au vice-président Goodluck Jonathan.

Pour débouter l’association du barreau du Nigeria qui avait soumis la requête mi-janvier, le tribunal fédéral a invoqué l’article 145 de la Constitution selon lequel un transfert formel des pouvoirs au vice-président n’est possible que dans la mesure où le président en informe par écrit l’Assemblée nationale.

Le problème c’est que les textes ne prévoient pas de délais d’absence au bout desquels le pouvoir est considéré comme vacant et le président contraint de fait de se déclarer incapable d’exercer ses fonctions. Joint par RFI l’avocat au barreau de Lagos Femi Falana a indiqué que l’association allait faire appel de la décision lundi 1er février.

Femi Falana a par ailleurs ajouté qu’en cas de rejet de la requête par la Cour suprême, le dernier recours légal pour débloquer la situation n’était autre que « la procédure de destitution ». Pour cela il faut encore que les trois quarts des membres de l’Assemblée nationale soumettent un projet à la Cour suprême qui après débat décidera de lancer ou non la procédure de destitution.

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