La Haute Cour d'Abuja statuait vendredi 22 janvier sur la requête d'un ex-parlementaire nigérian réclamant que le vice-président Jonathan Goodluck soit officiellement investi pour assurer l'intérim. Dans son jugement, elle demande donc au gouvernement de décider d'ici deux semaines si le chef de l'Etat hospitalisé à Djeddah est toujours capable ou pas d'être à son poste.
D'après la Constitution nigériane, pour que le chef de l'Etat soit déclaré inapte à exercer le pouvoir, il faut que les deux tiers des ministres en conviennent, et qu'ensuite une équipe de médecins fasse un rapport.
Le ministre de la Justice a en tout cas tout de suite déclaré que le gouvernement allait se pencher sur la question, se plier à l'arrêt de la Cour.
Depuis deux mois, ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer le vide à la tête du pays. Deux manifestations ont déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes à Abuja et Lagos. Et même l'ex-président Obasandjo, qui avait pourtant choisi Yar'Adua pour lui succéder, a appelé à sa démission.
Si Umaru Yar’Adua devait céder le pouvoir à son vice-président, Jonathan Goodluck, ce serait la première fois qu'un Nigérian issu de la région troublée du Delta du Niger accèderait à la magistrature suprême.