Umaru Yar' Adua sort de son silence

Le président nigérian s’est finalement exprimé, ce mardi 12 janvier, sur la chaîne britannique BBC. Devant l’ampleur de la polémique suscitée par les interrogations autour de son état de santé et par la « vacation » du pouvoir, Umaru Yar’Adua a tenté de rassurer ses citoyens. Le président nigérian est hospitalisé depuis le 23 décembre 2009 en Arabie Saoudite pour une affection cardiaque grave.

La voix est faible. Mais c'est la première fois depuis deux mois que le président nigérian donne signe de vie à ses concitoyens. Dans une courte interview, ce matin sur la BBC, Umaru Yar'Adua assure qu'il va mieux. « J'espère qu'il y aura bientôt d'énormes progrès qui me permettront de rentrer chez moi », dit-il.

La manifestation prévue à Abuja n'en a pas moins été maintenue ce matin. A sa tête, entre autres : le Prix Nobel de littérature Wole Soyinka. Les manifestants dénoncent le vide à la tête de l'Etat depuis que le président est parti se faire soigner en Arabie Saoudite pour des problèmes cardiaques, il y a deux mois.

Au Parlement, ce mardi 12 janvier 2010, sénateurs et députés ont justement débattu de cette crise institutionnelle. D'après la Constitution nigériane, pour que le chef de l'Etat soit déclaré inapte à exercer le pouvoir, il faudrait de toute façon que les 2/3 des ministres en conviennent et qu'un comité d'experts médicaux fasse un rapport.

Mais sans aller jusque-là, certains voudraient que le président délègue ses pouvoirs à son vice-président, comme la Constitution l'y autorise, quand il est temporairement incapable de les exercer lui-même. La Haute cour fédérale d'Abuja doit d'ailleurs examiner, jeudi 14 janvier, trois requêtes en ce sens.

D’ores et déjà, les députés fédéraux nigérians ont décidé d'envoyer une délégation à Djeddah pour discuter avec le président Umaru Yar'Adua de « sujets d'importance nationale ». Parallèlement, la chambre haute du Parlement a demandé au secrétaire général du gouvernement Yayale Ahmed de venir au Sénat faire le point sur la santé du président. Ni le Sénat ni la Chambre des représentants n'ont toutefois donné de date concernant le départ de la mission ou la comparution de M. Yayale, l'un des personnages les plus importants du pays.

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