Le Nigeria proteste contre son inscription sur la liste noire des Etats-Unis

Le Nigeria, pays d'origine d'Umar Farouk Abdulmuttalab, l'auteur de l'attentat manqué revendiqué par al-Qaïda, n’apprécie pas de figurer sur la liste dressée par les Etats-Unis des 14 pays considérés comme soutien au terrorisme. Washington a en effet décidé de renforcer les contrôles de tous les passagers en provenance de ces pays, parmi lesquels figurent le Yémen, le Pakistan, l'Afghanistan, la Somalie et le Nigeria.

A Lagos, on ne comprend pas ces mesures. Il était déjà difficile d'obtenir un visa pour les Etats-Unis. Désormais, après les formalités aéroportuaires, tous les Nigérians désirant voyager sur un vol à destination des Etats-Unis devront se soumettre à une fouille corporelle juste avant l'embarquement.

Pour la porte-parole du gouvernement nigérian, c'est inacceptable. Il est injuste, dit Dora Akunyili de discriminer 150 millions de personnes en raison de la conduite d'une seule. Bien sûr, l'auteur de l'attentat manqué est d'origine nigériane, nul ne le conteste, mais Umar Farouk n'a pas été recruté par al-Qaïda dans son pays. C'est au Yémen qu'il a mûri son projet suicidaire.

Le Nigeria n'admet donc pas de figurer sur cette liste noire des pays soutenant le terrorisme. La plus haute autorité islamique du pays a du reste condamné fermement cette action, jugée par le secrétaire général du Conseil suprême des affaires islamiques, comme un acte isolé. « Nous ne pensons pas, dit Lateef Adeg Bite, qu'il existe au Nigeria de groupes islamiques enclin à de tels actes criminels et violents. »

Cependant, d'autres au Nigeria ne sont pas loin de penser qu'Umar Farouk est le produit de la négligence des autorités nigérianes dans le nord du pays à dominante musulmane.

Partager :