Vacance à la tête de l'Etat nigérian : une solution se dessine

Alors que la lettre de transfert des pouvoirs présidentiels au vice-président se fait attendre, sénateurs et gouverneurs envisagent une décision politique, qui permettrait aux parlementaires d'investir Goodluck Jonathan. Une mesure qui aurait pour effet de faire baisser la tension. Le président Umaru Yar’Adua est en soins intensifs depuis plus de deux mois à Djeddah, en Arabie saoudite. Mais ce plan d'investiture ne fait toutefois pas l'unanimité en raison de nombreuses complications juridiques.

C’est en fait une course aux solutions de sauvetage de la démocratie au Nigeria, une démocratie en expérimentation depuis onze ans maintenant, mais qui se trouve menacée par cette crise constitutionnelle de la gestion du pouvoir présidentiel.

Le président malade aurait dû transmettre une lettre de vacance au Parlement avec effet d’investir le vice-président comme le président par intérim. Mais voilà que la Constitution n’a pas prévu de cas où le président serait dans l’incapacité physique ou mentale de délivrer une telle lettre.

Un dilemme donc que la classe politique entend résoudre au plus vite. D’où les tractations en cours depuis le week-end entre les parlementaires et le forum des gouverneurs. La solution politique envisagée serait d’investir le vice-président par défaut, avec ou sans la lettre du président, afin de palier la vacance de fait du fauteuil présidentiel.

Au lieu de cette thérapie de choc les juristes proposent une voie plus légale qui consisterait à invoquer devant la Cour suprême la doctrine de nécessité qui justifierait qu’on ne puisse laisser indéfiniment le fauteuil présidentiel vacant. Le président Yar’Adua est absent depuis soixante-dix-sept jours.

La semaine qui s’ouvre va être décisive pour le plan de sauvetage. Les gouverneurs ont demandé l’investiture du vice-président avant le mercredi10 février 2010.
 

Partager :