Un scrutin-test reconduit un opposant à la tête de l'Etat de l'Anambra

Peter Obi, le gouverneur sortant et candidat de l'opposition nationale (All Progressives Grand Alliance party) a été déclaré vainqueur ce dimanche 7 février 2010 de l'élection de l'Etat d'Anambra, dans le sud du Nigeria, par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Ce scrutin est perçu comme un test pour le fonctionnement démocratique du pays avant la présidentielle de 2011.

La Ceni a annoncé dimanche 7 février la victoire de Peter Obi, candidat de l'opposition nationale (AGPA) devant le candidat du parti du président  Umaru Yar'Adua ( People's Democratic Party ), l'ancien gouverneur de la banque centrale Chukwuma Soludo. Placé sous haute surveillance policière, le scrutin auquel ont participé 25 candidats, s'est déroulé dans un climat de tension globale liée à l'absence prolongée du président Umaru Yar'Adua, hospitalisé depuis plus de deux mois en Arabie Saoudite .

Dans ce contexte politique particulier, lié à la vacance du pouvoir, les Nigérians tentent de trouver une issue. C’est en effet, une course aux solutions de sauvetage de la démocratie, une démocratie en expérimentation depuis onze ans maintenant, mais qui se trouve menacée par cette crise constitutionnelle de la gestion du pouvoir présidentiel. Le président malade aurait dû transmettre une lettre de vacance au Parlement avec effet d’investir le vice-président comme le président par intérim.

Mais la Constitution n’a pas prévu de cas où le président serait dans l’incapacité physique ou mentale de délivrer une telle lettre. Un dilemme donc que la classe politique entend résoudre au plus vite, d’où les tractations en cours depuis le week-end entre les parlementaires et le forum des gouverneurs.

La solution politique envisagée serait d’investir le vice-président par défaut avec ou sans la lettre du président afin de palier la vacance du fauteuil présidentiel. Au lieu de cette thérapie de choc, des juristes proposent une voie plus légale qui consisterait à invoquer devant la Cour suprême la doctrine de nécessité qui justifierait qu’on ne puisse laisser indéfiniment le fauteuil présidentiel vacant. Le président Yar’Adua est absent depuis 77 jours.

La semaine qui s’ouvre va être décisive pour le plan de sauvetage. Les gouverneurs ont demandé l’investiture du vice-président avant mercredi prochain.

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