A la veille d'une opération militaire d'envergure contre des bastions d'insurgés dans le sud de l'Afghanistan, Richard Holbrooke a voulu mettre les choses au clair: « Notre pays n'est engagé dans aucun contact direct avec les talibans » a déclaré l'émissaire de Barack Obama, pour couper court aux rumeurs.
C'est le président afghan Hamid Karzaï qui avait, lors de la conférence de Londres sur l'Afghanistan, proposé d'ouvrir le dialogue avec les talibans. Depuis, la presse n'arrête pas de spéculer sur toutes sortes de contacts entre Washington et les talibans. Or, pour l'Américain Richard Holbrooke, seul un « succès militaire » peut être le point de départ pour des négociations.
Hamid Karzaï, lui, semble favoriser une position plus ouverte vis à vis des talibans. A Munich, le président afghan a renouvelé sa volonté d'impliquer « tous » les Afghans dans un processus de réconciliation et de garder la main tendue aux insurgés repentis. Pour pouvoir les réintégrer dans la société civile, le président afghan demande à la communauté internationale de contribuer à un « fonds pour la paix et la réconciliation » destiné notamment à créer des emplois afin de faciliter l'intégration des repentis.