Avec notre correspondante à Caracas, Angèle Savino
La demande de démission ne vient pas de l’opposition traditionnelle, et elle pourrait bien provoquer la colère d’Hugo Chavez : un ancien chef de la diplomatie, un ex-ministre de la Défense, un des principaux rédacteurs de la Constitution de 1999, et deux commandants qui l’avaient accompagné, lors de sa tentative de putsch en 1992.
Les cinq principaux signataires considèrent que le président vénézuélien doit quitter le pouvoir, en raison de sa politique qualifiée de « personnaliste, autocratique et totalitaire ».
La crise de l’électricité, l’insécurité, la dévaluation et la corruption justifierait, selon eux, sa démission. Les anciens partisans d’Hugo Chavez fustigent aussi les attaques du gouvernement contre les médias, et revendiquent le droit des Vénézuéliens à la propriété privée. L’armée n’est pas non plus épargnée : elle serait infiltrée par des éléments étrangers, affirme le communiqué dans une claire allusion à Cuba.
Mais à en croire Hugo Chavez, qui a vu démissionner trois de ses ministres, ces dernières semaines, ses partisans n’ont pas le moral en berne : « Je vous mets au défi de convoquer un référendum révocatoire, et nous verrons bien si les rats quittent le navire », a-t-il déclaré dimanche dernier.
L’opposition n’a pourtant aucune intention de rassembler les signatures nécessaires pour tenter de le révoquer : elle sait bien que lorsque les élections concernent sa personne, Hugo Chavez sort renforcé.