Avec notre correspondante à Caracas, Angèle Savino
Les étudiants n’avaient pas voulu révéler le point d’arrivée de la manifestation. Et pour cause, ils se sont rendus au siège de la télévision publique pour critiquer la partialité
politique de la chaîne. Angilberto Martin ne croit pas qu’un dialogue soit possible entre le gouvernement et la direction de RCTV International : «Malheureusement, RCTV ne transmettra plus ses programmes librement, sauf si nous remportons la majorité à l’Assemblée nationale pour modifier ces lois arbitraires…mais tant que le Parlement sera soumis à des députés qui veulent imposer un modèle politique auquel les Vénézuéliens ne croient pas, RCTV n’est pas prête à émettre à nouveau.»
A quelques mètres de l’entrée de Venezolana de Television, derrière un cordon de policiers, des étudiants sont venus soutenir la mesure du gouvernement. José David
Bello estime que la suspension de RCTV n’est pas définitive : «RCTV n’a pas été fermée, elle peut continuer à émettre en Colombie, en Amérique, en Europe… mais si la chaîne veut diffuser dans ce pays, sachant que ses programmes sont produits en majorité au Vénézuela, ils doivent appliquer la loi vénézuélienne.»
Depuis décembre dernier, les chaînes du câble dont au moins 30 % des programmes sont produits au Venezuela sont considérées comme nationales. Cela suppose l'obligation de retransmettre certains discours du président Hugo Chavez et les publicités institutionnelles.
Le président de la commission des Télécommunication vient de proposer à RCTV de s’engager par écrit à respecter ces règles pendant quatre mois pour que la décision puisse éventuellement être reconsidérée. Mais la direction de la chaîne n’est pas prête à négocier : elle a fait appel devant le Tribunal suprême de Justice pour que son statut de chaîne internationale soit respecté.
La chaîne émet ses programmes sur le câble depuis Miami aux Etats-Unis depuis 2007, date à laquelle elle avait été interdite de diffusion hertzienne par le gouvernement.