Avec notre correspondante aux Etats-Unis, Donaig Le Du
70 voix pour et 30 contre, c’est un mauvais score pour le patron de la FED. En général les candidats à ce poste clé dans la politique monétaire et financière des Etats-Unis sont confirmés par le Sénat de manière quasi unanime. En 1983, la confirmation de son lointain prédécesseur Paul Volcker par 84 voix contre 16 pour un second mandat avait été considérée comme un camouflet.
Ben Bernanke pourtant ne semblait pas poser de problème jusqu’à très récemment. Désigné «personnalité de l’année 2009» par le magazine Time en décembre dernier, on considérait généralement qu’il avait évité le pire lors de la grande débâcle du système financier à la fin de l’année 2008.
Contre toute attente donc, les sénateurs se sont déchaînés contre lui ces derniers jours, lors d’auditions qui n’auraient dû être qu’une formalité. Une colère bien dans l’air du temps de l’opinion publique, qui tend de plus en plus à considérer que l’Etat et donc la FED, ont été bien plus empressés à aider et à secourir Wall Street et les banques, qu’à agir pour limiter les dégâts de la crise dans l’économie réelle.
Sur les démocrates qui ont voté contre la confirmation du patron de la FED, une bonne partie remettent leur mandat en jeu en novembre prochain.