Les déclarations de l'équipe sortante et celles des médias officiels sont formelles. La victoire de Mahinda Rajapakse est incontestable. Le président est reconduit. Il fait la différence avec 1 million 800 000 votes de plus que son concurrent Sarath Fonseka sur un peu moins de 10 millions de votants.
Les incertitudes (car il y en a), c'est la tension, dont on ignore si l'annonce des résultats sera de nature à la réduire et à calmer les esprits. Il y a également les résultats officiels, ceux de la Commission électorale, qui ne sont toujours pas publiés et qui sont donc attendus.
Parmi les éléments de tension, il y a toujours ce bras-de-fer en cours à Colombo, autour d'un grand hôtel du centre-ville où Sarath Fonseka et plusieurs centaines de ses partisans sont encerclés par l'armée. On prête aux autorités la volonté de l'arrêter. En tout cas, il se sent menacé et il demande la protection d'un pays étranger.
On attend également une conférence de presse des deux hommes. Vraisemblablement, Mahinda Rajapkse va remercier les électeurs pour la confiance qu'ils lui ont à nouveau accordé. Mais on se demande quelle sera l'attitude du général Fonseka :
Va-t-il reconnaître sa défaite ? Va-t-il au contraire dénoncer jusqu'au bout une campagne électorale marquée par les pressions, les violences, les arrestations et un scrutin à la validité douteuse (auquel il a d'ailleurs été lui-même empêché de participer) ?
Selon qu'il se soumet aux résultats ou selon qu'il les conteste, va certainement dépendre l'évolution de la situation. Il est probable qu'à un moment ou à un autre les deux hommes devront se parler, directement ou indirectement, négocier pour ainsi dire afin de désamorcer une situation qui n'est pas loin d'être explosive