Si la Constitution afghane a un sens, la Commission électorale ne pouvait pas reporter la deuxième élection législative de l'ère post-taliban. Car en théorie, la loi afghane impose que le scrutin se déroule entre 30 et 60 jours avant la fin de la législature actuelle, qui s'achève le 22 juin prochain.
Bien sûr, l'Afghanistan est un pays montagneux, bien sûr il y a une insurrection armée, bien sûr la logistique est un problème et bien sûr il manque de l'argent pour financer l'élection.
Tous ces points sont mentionnés par la Commission électorale, qui dans un communiqué annonce qu'il est dans l'intérêt du pays de reporter l'élection au 18 septembre prochain pour améliorer le déroulement du vote. Après une élection présidentielle entachée de fraudes massives, voilà que les Afghans ne pourront pas choisir à temps leurs représentants.
Aujourd'hui le président afghan Hamid Karzaï ne dispose toujours pas d'un gouvernement au complet. Le Parlement ne sera pas renouvelé avant l'automne. C'est dans ces conditions que le chef de l'Etat va se rendre dans quelques jours à Londres pour participer à une conférence sur l'avenir de l'Afghanistan. Une conférence pendant laquelle les Occidentaux réclameront de véritables avancées en échange d'un appui renouvelé à la lutte contre l'insurrection.