Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Barack Obama a promis, mercredi 13 janvier 2010, une réponse « rapide et énergique » de son gouvernement et de fait les premiers avions transportant des secouristes, des équipes spécialisées dans la recherche de survivants dans les décombres, sont partis dès la fin de matinée, dès que l’aéroport de Port-au-Prince a été jugé utilisable.
Dans le même temps un porte-avions, qui se trouvait en Virginie, a mis le cap vers la capitale haïtienne, ainsi que plusieurs navires de la Marine américaine, et un bateau hôpital est en train de se préparer également à partir. De gros moyens donc pour ce que Hillary Clinton qualifie de « l’un des drames les plus meurtriers de ces dernières années ». Elle a décidé d’écourter une tournée qu’elle effectuait dans le Pacifique pour rentrer sur Washington, et le secrétaire à la Défense Robert Gates qui devait, lui, partir pour l’Australie, a également décidé de reporter son déplacement.
Parallèlement, les opérations d’évacuation des Américains présents en Haïti ont commencé au soir du mercredi 12 décembre. Rappelons qu'il y a 45 000 ressortissants dans le pays, un certain nombre de blessés ont été évacués vers la base militaire de Guantanamo qui est toute proche et, pour le reste, la consigne en direction des ressortissants américains est de se rendre à l’aéroport d’où ils seront rapatriés.
Ce drame provoque également une grande mobilisation au sein de la population aux Etats-Unis, et avant tout au sein de l’importante communauté haïtienne. Une communauté qui compte plus d’un million de personnes. Des gens dont une bonne partie cherche toujours à obtenir des nouvelles de leurs familles ou de leurs proches au pays, via internet et les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook qui sont incroyablement actifs depuis le séisme, et ce d’autant plus que les communications téléphoniques sont coupées.
Et déjà l’aide s’organise, les appels aux dons affluent. A titre d'exemple, un système de dons par sms en faveur de la Croix Rouge a permis de récolter 800 000 dollars en moins de 24 heures. Toutes les organisations caritatives mais aussi les églises américaines, très actives en Haïti, sont en train de s’organiser. L’émotion est telle et l’élan de solidarité tellement grand que le FBI a demandé aux Américains de bien vérifier la crédibilité des associations auxquels ils choisissaient de donner parce qu’il existe déjà, semble-t-il, des tentatives d’escroquerie.
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Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
Une équipe de militaires spécialisés dans les catastrophes naturelles arrive à Haïti pour établir une première évaluation des besoins sur place. Les ministres canadiens de la Défense et des Affaires étrangères ont annoncé l’envoi d’un avion militaire avec à son bord un hélicoptère et du personnel médical. Il pourrait contribuer à évacuer quelques-uns des 6 000 Canadiens qui se trouvent dans le pays.
La ministre de la Coopération internationale débloque, de son côté, un fonds d’aide de 5 millions de dollars pour envoyer des abris d’urgence, de la nourriture, de l’eau, ainsi qu’un hôpital mobile en coordination avec la Norvège. Pas question cependant d’acheminer cette aide sans savoir exactement où il faut l’envoyer, car beaucoup de denrées s’étaient perdues lors de l’intervention suite au tsunami. Même souci de coordination du côté de la communauté haïtienne. Les différents organismes cherchent à travailler ensemble en invitant la population à faire des dons en argent plutôt qu’en vêtements ou autres, histoire de diminuer les frais de transport. La Croix-Rouge canadienne va sans doute centraliser cette aide.
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Avec notre correspondante à Brasilia, Annie Gasnier
Deux missions humanitaire et gouvernementale brésiliennes ont été envoyées en Haïti. A bord de deux avions, 13 tonnes de vivres et d´eau minérale et une mission de soutien, avec à sa tête le ministre de la Défense. Une aide de 7 millions d´euros a été accordée à Port-au-Prince, autant que celle des Nations unies. Les présidents Lula et Obama se sont concertés par téléphone pour essayer de coordonner leurs opérations sur place.
Les Brésiliens déplorent de nombreux morts dans le tremblement de terre. Onze officiers et soldats ont été tués, et le numéro deux du commandement civil de la Mission de l´ONU, et sept militaires, sont portés disparus.
Le Brésil entretient des liens privilégiés avec Haïti, grâce à sa forte présence militaire sur l´île puisqu´il commande la Force de paix des Nations unies, la Minustah, avec quelque 1 200 hommes. Une présence civile également, avec plusieurs organisations humanitaires. Une figure emblématique du pays, Zilda Arns, est décédée sous les décombres d´une église. Médecin pédiatre, elle luttait depuis des années contre la mortalité infantile, et était ces jours-ci en mission humanitaire en Haïti.
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Côté européen, on annonce une aide financière et plusieurs pays mobilisent du matériel :
Trois millions d'euros. C'est la somme que l'Union européenne débloque pour une aide d'urgence. Cette enveloppe sera revue à la hausse en fonction des besoins. Sous réserve de pouvoir les évaluer, un expert de la Commission tente de rallier Port-au Prince au plus vite.
L'Union européenne dispose d'un système de gestion de crise. Il a été activé, et un membre du gouvernement espagnol confirme que tous les services européens concernés sont mobilisés.
L'Espagne, justement, met à disposition sa base logistique située au Panama ainsi que toutes ses unités d'urgence. La France envoie deux appareils. La Grande-Bretagne elle aussi fait partir une équipe d'experts. Quant à l'Allemagne, elle met en place une cellule de crise et met à disposition un million d'euros d'aide d'urgence. Mais la Commission souligne que d'autres pays, Belgique, Suède, Luxembourg ont proposé leur aide.